L’été, avant de faire la sieste dans ma chambre d’enfant, je m’amusais à observer un grand théâtre d’ombre irisé au plafond. Je voyais tout ce qui se passait dehors malgré les volets fermés, les images se formant à travers un trou des persiennes. Ce fut ma première chambre noire. Plus tard, un maître d’école nous fabriqua une chambre noire dans un carton à chaussure. Un côté était percé d’un petit trou, le côté opposé remplacé par un papier transparent. On voyait les objets apparaître à l’envers sur le fond translucide de la boîte.

Edouard Boubat, La photographie